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Améliorer le dialogue pour favoriser le retour au travail

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En date du 14 octobre 2010, l’agence Suva Genève a organisé une rencontre visant à favoriser le dialogue entre les médecins et les employeurs. Rédactrice à la Suva, Mme Nadia Gendre en donne ici quelques échos, propres à intéresser les médecins. (réd)

Médecins et employeurs – un dialogue encore trop rare
Les patients dont les employeurs encouragent la réinsertion se rétablissent beaucoup plus vite et mieux que ceux qui se retrouvent seuls ou sans emploi. Plusieurs études démontrent, en outre, que les chances de réinsertion diminuent environ de moitié après une incapacité de travail de six mois. C’est pourquoi, le retour au travail nécessite un dialogue entre les différentes parties: le patient et son entourage, l’employeur, le médecin traitant et le médecin Suva. Pourtant, ces contacts sont encore trop rares, comme démontré par les discussions de la conférence du 14 octobre 2010. Cette rencontre était organisée par l’agence Suva Genève, en collaboration avec l’AMG et les Transports publics genevois qui ont accepté de faire part de leur expérience en matière de réinsertion.

Objectif: un échange d’informations bidirectionnel
Constant Laverrière
, médecin d’arrondissement de Suva Genève, décrit la situation idéale ainsi: «Tout en respectant le secret médical et d’entente avec le patient, le médecin traitant pourrait trouver avec l’employeur des solutions favorisant le processus de reprise du travail. Car, bien informé des caractéristiques du poste de travail de l’employé accidenté, il pourrait fixer la capacité de travail en conséquence et établir un pronostic permettant d’envisager le retour de l’employé. L’employeur pourrait ainsi planifier la reprise du travail de son collaborateur et prévoir, avec le médecin, des aménagements s’ils sont nécessaires ».Réticences réciproques Hélas, les relations sont encore loin d’être idylliques. Les employeurs se plaignent de se heurter très souvent au secret médical ou encore d’être confrontés à des médecins qui ne souhaitent même pas leur parler. «Du côté du médecin traitant, les contacts ne sont pas plus faciles» mentionne le Dr François Cerruti responsable d’une structure d’urgences. « En effet, les petites entreprises ne disposent pas toujours d’un médecin d’entreprise et dans ces cas, la discussion est impossible! ». Il ajoute que le délai d’attente pour certaines opérations, comme par exemple la coiffe des rotateurs de l’épaule, peut aller jusqu’à neuf mois dans certains hôpitaux publics. «C’est là aussi un frein conséquent pour une reprise du travail rapide!».

Réticences réciproques
Hélas, les relations sont encore loin d’être idylliques. Les employeurs se plaignent de se heurter très souvent au secret médical ou encore d’être confrontés à des médecins qui ne souhaitent même pas leur parler. «Du côté du médecin traitant, les contacts ne sont pas plus faciles» mentionne le Dr François Cerruti responsable d’une structure d’urgences. « En effet, les petites entreprises ne disposent pas toujours d’un médecin d’entreprise et dans ces cas, la discussion est impossible! ». Il ajoute que le délai d’attente pour certaines opérations, comme par exemple la coiffe des rotateurs de l’épaule, peut aller jusqu’à neuf mois dans certains hôpitaux publics. «C’est là aussi un frein conséquent pour une reprise du travail rapide!».

Solutions possibles
«Si le secret médical pose certaines limites, l’employeur peut toutefois demander au médecin de lui préciser quelles tâches son collaborateur peut effectuer ou non, quels efforts sont à éviter. C’est ce qu’on appelle l’exigibilité», précise Max Marendaz, responsable des prestations à Suva Genève. Quant au Dr François Cerruti, il propose de son côté plusieurs pistes intéressantes comme :

• la création d’un poste d’ombudsman qui permettrait d’établir un lien entre le patient, l’employeur et le médecin et de favoriser l’échange d’informations selon les besoins des parties, sans mettre en péril le secret médical;
• la diminution de la paperasserie ou des formulaires à remplir une nouvelle fois lors d’une rechute;
• l’ajout d’une onzième case dans le formulaire LAA précisant si l’employé et l’employeur ont des contacts réguliers.

En conclusion, même si les efforts à faire dans le domaine de la réinsertion sont encore nombreux, médecins et employeurs peuvent d’ores et déjà favoriser consciemment ce dialogue afin de multiplier les exemples de réinsertions réussies.

Nadia Gendre

Extrait de La Lettre de l’AMG du mois de novembre 2010