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Le diplôme de chirurgien, un permis de chasse?

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Page d’accueil de la Société Suisse de Chirurgie (président: Philippe Morel):
«Nous devrions nous efforcer de former au mieux la relève, au lieu de nous combattre mutuellement».

Le titre même de l’article paru dans la Tribune de Genève (TdG) du 25 septembre 2010 («Le diplôme de chirurgien? Un permis de chasse!») et l’ambiguïté des propos du prof. Morel qui y sont relatés («Je reçois au moins un patient par semaine qui présente des complications parce qu’il a été opéré par un chirurgien peu ou mal formé») ont suscité dans le public un sentiment d’insécurité et de déstabilisation à l’égard des chirurgiens de la Ville et beaucoup d’indignation au sein de la communauté médicale. Nombre d’entre nous se sont sentis profondément atteints dans leur honneur.

Comment un professeur, responsable de la formation des chirurgiens dans son service, dont nous sommes issus en grande partie, peut-il remettre en question le niveau de cette formation?

Le prof. Morel est l’actuel président de la Société Suisse de Chirurgie (SSC) dont le but premier est d’«encourager la cohésion entre les chirurgiens suisses», puis de «de prendre soin de l’image de marque du chirurgien à l’égard de ses partenaires et devant l’opinion publique»! Dans l’article de la TdG, il parle d’une formation continue «folklorique», alors même que la SSC est chargée de contrôler la formation continue à laquelle tous les chirurgiens sont soumis et que les frais de ce contrôle sont à leur charge! On est en droit de se demander s’il est judicieux de continuer à payer pour du «folklore»…

Qui mieux que le prof. Morel, président de la SSC, chef de service universitaire, membre de nombreuses sociétés de disciplines chirurgicales pourrait «neutraliser cette marge de chirurgiens irresponsables»? N’a t-il pas d’autres moyens que la presse locale pour dénoncer ce type de problèmes?

Bien évidemment, des patients sont référés au service du prof. Morel, mais n’est-ce pas le rôle d’un hôpital universitaire d’offrir assistance dans certaines situations délicates? Le prof. Morel a par la suite modéré ses propos en précisant que les malades qui lui sont référés ne proviennent pas que des médecins de la Ville mais aussi d’autres cantons! Il souligne également «que l’immense majorité fournit un travail de très grande qualité et de haut niveau témoignant de l’importance et de l’étendue de leur formation

En ce qui concerne le contrôle de qualité prôné par le prof. Morel, nous y adhérons sans restriction. Certains d’entre nous participent déjà à ce type de contrôle auprès d’un organisme neutre et indépendant (AQC) et l’ensemble des chirurgiens y participera dès que les structures et les moyens seront mis en place, notamment par les sociétés chirurgicales spécialisées.

Article 23 du Code de déontologie de la FMH:
«Les médecins entretiennent entre eux des rapports confraternels, empreints d’honnêteté et de courtoisie. Le médecin s’interdit tout propos ou attitude qui puisse discréditer un confrère. Appelé à donner son appréciation devant des tiers sur des actes, comportements ou propos de confrères, le médecin fait preuve de retenue et d’objectivité».

Pour le Comité de l’Ordre des chirurgiens genevois: Jacques-Alain Witzig, président

Extrait de La Lettre de l’AMG de novembre 2010