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Veille sanitaire amiante à Genève: première évaluation

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En 2007, deux cas de maladies liées à l’amiante, un mésothéliome pleural et un cas de plaques pleurales, ont été découverts parmi le personnel enseignant et administratif du Cycle d’orientation du Foron. Ces diagnostics chez des personnes considérées généralement comme non concernées par ces maladies ont mis en évidence le risque lié à une exposition passive à l’amiante. L’enquête médicale menée par le service de santé du personnel de l’Etat a révélé que les deux patients ont été contaminés du fait de leur présence dans les locaux et à leur exposition à l’amiante pendant des travaux d’entretien des bâtiments.

A la suite de ces évènements, le Conseil d’Etat a décidé d’instaurer un dispositif de veille sanitaire (arrêté du 23 avril 2008) dont le but principal est la surveillance des maladies liées à l’amiante et les différentes sources d’exposition, professionnelles et non professionnelles. La mise en oeuvre du projet a été confiée au Registre genevois des tumeurs. Le principe de la veille sanitaire consiste à identifier tous les patients qui présentent un mésothéliome ou des plaques pleurales dans le secteur hospitalier comme extrahospitalier, afin d’effectuer auprès de chacun d’eux – avec leur consentement – une anamnèse professionnelle et environnementale complète. Le dispositif a été soumis à la Commission d’éthique de l’AMG et reçu un préavis favorable en juin 2009.

L’inclusion des plaques pleurales est une approche novatrice qui vise à améliorer la sensibilité d’une surveillance seulement basée sur les diagnostics de mésothéliomes rapportés aux registres des tumeurs.

Grâce à l’implication des pneumologues et des radiologues des secteurs privé et public tant pour l’annonce des cas que la relecture du matériel radiologique, 5 cas de mésothéliome et 3 cas de plaques pleurales ont été identifiés à ce jour. Tous sauf un (plaques pleurales) ont accepté de participer à l’entretien détaillé qui leur était proposé.

Une origine professionnelle a pu être mise en évidence chez 4 patients atteints de mésothéliome (menuiserie, mécanique, fonderie, bâtiment). Chez une patiente, l’anamnèse n’a pas permis d’identifier de source professionnelle ou environnementale. Un patient présentant des plaques pleurales a été exposé professionnellement à l’amiante (bâtiment), l’autre, selon toute vraisemblance, à une exposition environnementale.

La veille sanitaire continue. Indépendamment de toutes les mesures de prise en charge médicale et assécurologique, tout diagnostic de mésothéliome ou de plaques pleurales devrait être annoncé soit au Dr Philippe Sudre, médecin cantonal délégué (022 546.50.52 philippe.sudre@etat.ge.ch) ou directement à Massimo Usel, chef de projet, au Registre genevois des tumeurs (022 379.49.50 massimo. usel@unige.ch). Vous recevrez alors toute l’information et la documentation nécessaire à la déclaration.

Dr Elisabeth Conne-Perréard, Médecin inspectrice du travail, Office cantonal de l’inspection et des relations du travail
Dr Philippe Sudre, Médecin cantonal délégué, Direction générale de la santé

Extrait de La Lettre de l’AMG de novembre 2010