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Prix Beaulieu 2010 au président de l’AMG

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En date du 20 novembre 2010, le président de la Société médicale de Beaulieu (SMB), le Dr Nicolas von der Weid, a remis le Prix Beaulieu 2010 au Dr Pierre-Alain Schneider, président de l’AMG, pour son engagement dans la médecine libérale. Dans le Bulletin de la SMB du mois de janvier 2011, le Dr von derWeid relate en ces termes la cérémonie de remise de ce prix: «A la fin de ces Entretiens, ce fut un devoir bien doux que de remettre le Prix de Beaulieu au Dr Pierre-Alain Schneider, notre père à tous, puisqu’il préside l’Association des médecins genevois (AMG). Par ce prix, nous voulions remercier le Dr Schneider pour son engagement, sans faille, et son labeur acharné qu’il met dans la défense de notre profession, si malmenée».

Pour sa part, le Dr Schneider a remercié et commenté la remise de ce prix en ces termes :

«Il y a des jours où on a l’impression de ramer sans avancer dans un marécage encombré de vase et d’algues exubérantes. Il y a heureusement les encouragements et coups de main de collègues qui vous redonnent vigueur. Et maintenant ce courrier du président von derWeid qui m’annonce que la Société médicale de Beaulieu me dé-cerne son prix, un prix que je doute mériter, car il n’y a rien d’exceptionnel à vouloir défendre la médecine libérale. Mais ça fait du bien de réaliser que nous sommes nombreux à tirer sur la corde, même quand le bateau est méchamment ensablé. Je reçois donc l’honneur que vous me faites avec une grande reconnaissance.

Quel contraste avec les propos récents d’un ancien conseiller fédéral, aussi radical qu’incapable de rentrer dans le rang, qui nous qualifiait demédecins socialistes en parlant de notre initiative Pour la transparence de l’assurance-maladie ! Il faut certainement y voir un compliment car, si nos convergences «socialistes» sont fréquentes, c’est bien parce que notre premier souci, c’est notre patient, quels que soient son rang, son âge, son origine. J’ajouterai ma conviction que la médecine n’est pas et ne doit pas être inféodée à une théorie politique. Elle doit s’exercer librement, avec conscience, sous le contrôle des pairs.

Or je devine que le rêve de bien des hommes politiques doit être de soumettre cette corporation rebelle qui les empêche de corriger, comme ils l’entendent, les vices de notre système de santé. D’abord en la privant des moyens de s’autocontrôler. Il reste bien à la FMH un rôle dans l’établissement des programmes de formation postgrade et dans le contrôle de la formation continue, mais son poids diminue. Nos titres postgrades sont maintenant fédéraux et la prochaine étape pourrait bien être d’en fixer les exigences sans prendre notre avis. Exclure un membre pour violation grave du Code de déontologie de la FMH est devenu difficile, et peu dissuasif. La vérification que nos pratiques sont économiques est confiée aux assureursmaladie. Puis il y a la limitation des installations. Et la saga des tarifs. Où sont les règles d’économie d’entreprise inscrites dans la LAMal ? La croissance des dépenses de santé est certes importante, mais vous ne m’enlèverez pas l’impression qu’il s’agit surtout d’éviter que le secteur économique de la santé, si florissant, prenne la place des autres.

Une profession libérale doit s’exercer de manière autonome, avec un esprit libre. Et cette autonomie implique d’être responsable, de s’engager à pratiquer avec rigueur. Peut-être trouverez-vousmon discours très calviniste.Mais n’est-ce pas Calvin qui a permis le développement de la banque à Genève en imposant des règles de bonne conduite sans lesquelles les affaires n’auraient pu connaître un pareil essor?Certaines grandes banques semblent l’avoir oublié. Ne les imitons pas et restons fidèles à Hippocrate, rigoureux et respectueux de celui qui a besoin de nous.»

Source: Bulletin de la SMB no 4, janvier 2011