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Secret médical: Genevois, vous êtes observés!

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Lors de la conférence de presse du 24 février 2016, l’AMG a eu l’honneur de recevoir l’appui du président de la FMH, le Dr Jürg Schlup. Vous trouverez ci-après l’essentiel de son propos. (réd.)
La pression exercée sur le secret médical augmente depuis plusieurs années. Les morts brutales de Marie dans le canton de Vaud et d’Adeline à Genève ont relancé et accentué le débat dans toute la Suisse.
Actuellement, la FMH soutient quatre sociétés cantonales de médecine dans leurs efforts contre l’érosion du secret médical. Dans le canton de Schwytz, cette action a été couronnée de succès et il a été possible d’empêcher un affaiblissement du secret médical. Dans le canton de Bâle-Campagne, nous marchons sur la voie du succès sans toutefois avoir encore atteint notre but. Le Valais, en revanche, a échoué: à la demande du gouvernement cantonal, le Grand Conseil a institué une obligation de signaler à l’encontre des médecins.
Mais le canton du Valais n’est pas Genève. Lorsque le secret médical est remis en cause à Genève, cela attire l’attention des milieux internationaux: le secrétaire général de l’Association Médicale Mondiale m’a demandé il y a quelques jours: que se passe-t-il à Genève avec le secret médical? Les signaux émis sont inquiétants. Devons-nous nous faire du souci? Genève est observée par la Genève internationale, elle suscite l’attention du monde entier.
A u niveau européen,le respect du secret médical reste intangible. En France et en Allemagne, même après le drame de Germanwings, on ne transige pas avec le secret médical. Le médecin a cependant le droit de le transgresser dès lors qu’il estime que, par son intervention, il peut éviter un crime ou un drame imminent. Il n’y a que dans certains pays, comme par exemple la Turquie ou la Chine, que le secret médical n’est pas absolu.
Une expertise des Hôpitaux universitaires de Genève a expressément établi que le secret médical n’avait joué aucun rôle dans le drame du décès de la socio-thérapeute. L’atteinte au secret médical n’est nullement nécessaire pour améliorer l’échange d’informations entre les médecins et les autorités pénitentiaires.
Ni pertinente ni nécessaire, la négation du secret médical va à l’encontre de tous les principes d’éthique professionnelle. Les dispositions légales en vigueur permettent déjà aux professionnels de la santé de signaler un cas lors de situations exceptionnelles, sans toucher à leur mandat thérapeutique. Une obligation de signaler ne contribue pas à la protection et à la sécurité de la société, bien au contraire.
La FMH apporte son soutien aux médecins genevois dans leur engagement contre toute atteinte au secret médical.

Dr Jürg Schlup
Président de la FMH